logo accessibilité icone sitemap icone mél icone imprimante
Association Graines Citadines
adresse :
Ass. Cité Leroy
6 Cité Leroy
75020 Paris
domidh@yahoo.fr
tél: 01 43 66 84 37

Le Projet de la cité Leroy

Dix ans de combat de l'association 'Cité Leroy'

Un coin de campagne qui revient de loin

Situé dans l'îlot Ermitage-Ménilmontant-Pyrénées, le lotissement de la Cité Leroy est organisé autour d'une impasse (4m de large sur 60m de long). C'est une voie Privée Ouverte à la Circulation Publique que les copropriétaires espèrent municipaliser.

L'entrée se trouve au niveau du 315 rue des Pyrénées.

En 1992 projet de démolition

En 1992 nous apprenons que les trois quart des habitations seront détruites pour faire place à un grand ensemble de 130 logements. L'association Cité Leroy se crée dans l'urgence. Les habitants se mobilisent. Des démarches diverses et nombreuses : pétitions, dossier de presse, courriers, entretiens notamment avec la Ville de Paris et le Maire du XXème ont permis le rejet du projet. En même temps nous demandons un classement de protection de notre zone, la levée du Droit de Préemption Urbain Renforcé (DPUR), une politique de réhabilitation en priorité pour un bâtiment non entretenu de la Ville de Paris à l'entrée de la Cité.

Des terrains très instables

Des glissements de terrains ont été détectés, entraînant des fissures dans les maisons et l'écroulement partiel de l'immeuble qui était au 8 Cité Leroy. Une étude réalisée en février 1980 de la Direction des Carrières constate « une altération de la capacité portante des sols d'assises entre 0 et 12m de profondeur due aux couches de différentes natures, dont du remblais. Cette instabilité est aggravée par des « circulations d'eau modifiées soit accidentellement, soit par l'évolution des constructions enterrées à l'amont ». Les traitements envisagés (injection de béton, pilots) « peuvent s'avérer inopérants car d'autres cheminements se créeraient dans la masse traitée » (Extraits des conclusions). C'est dire que le moindre creusement pour fondations aurait des conséquences graves pour les maisons alentour et leurs occupants et qu'il importe d'être conséquent avec ces conclusions en interdisant définitivement toute construction sur ces terrains? Au lieu de cela?

En 2000 un nouveau projet de constructions

Elaboré par les services de la Ville de Paris, il voit le jour au début de l'année 2000 dans le cadre d'un POS de quartier (Plan d'Occupation des Sols). Il ne s'agit plus d'un grand ensemble de logements mais de 6 bâtiments plus modestes. Une nouvelle mobilisation intensive pendant de nombreux mois sera nécessaire pour sauver les quelques parcelles d'espaces verts ainsi que les habitations alentour qui, compte tenu de l'état du sous-sol, n'auraient pu résister à de nouvelles fondations nécessitées par des constructions même légères. Nous évoquons alors d'autres possibilités d'utilisations sociales de ces espaces dont un jardin potager. Le POS avec ses objectifs de bétonnage sera abandonné.

Un jardin pédagogique

Nous serons entendus par la Mairie du XXème et un projet de jardin pédagogique sera accepté par la Ville de Paris sur les parcelles du 2, 2bis et 8 ainsi qu'un « espace végétalisé » au 1 Cité Leroy. Le terrain de ce futur jardin est traversé dans sa longueur par la « pierrée des petites rigoles » qui rejoint le « Regard St Martin »

Une importante rencontre sur le terrain, sous l'égide et avec des responsables de la Mairie du XXème, s'est déroulée le 04/12/2001. Etaient présents également les représentants des services de la Ville de Paris, Direction des Parcs et Jardins, Direction Espaces Verts, ainsi que quatre associations dont la nôtre avec des habitants du quartier auprès desquels nous avions préalablement recueilli les points de vues suite à de nombreuses discussions.

Nous étions donc porteurs de propositions qui ont été favorablement accueillies, complétées et affinées par tous les participants. Elles se situaient dans la perspective d'un ensemble harmonieux formant une unité de lieu. Outre la destination et l'aménagement des espaces, l'idée d'une « arcade ouvragée » en hauteur à l'entrée de la Cité Leroy et de la Villa de l'Ermitage ainsi que des grilles le long des jardins offrant aux habitants et aux nombreux visiteurs des perspectives de verdure participait à ce souhait d'harmonisation. Des responsables enthousiastes envisageaient d'en faire « une expérience exemplaire ». La Direction des Parcs et Jardins s'est engagée avec la Mairie du XXème à reprendre ces propositions et présenter un avant projet au cours du premier semestre 2002. Nous avons envoyé à chacun des participants un compte rendu de cette réunion.

Bien que budgétés en 2002, et malgré de nombreux rappels de notre part, nous sommes toujours en attente d'une concrétisation des engagements pris. Aux dernières nouvelles l'Education Nationale aurait déclaré « forfait » faute de moyens financiers suffisants. Nous avons appris à être patients mais aussi opiniâtres et quel que soit le mode de gestion futur de ce jardin, pédagogique ou non, nous continuerons d'agir pour la réalisation globale de ce projet.

En attendant, et depuis plusieurs années, des palissades hideuses en tôle donnent un aspect « bidon ville » à l'entrée de l'impasse !

Histoire condensée du lotissement de la cité Leroy

Conséquence du percement de la rue des Pyrénées à partir de 1869 le lotissement de la Cité Leroy est conduit par un dénommé Leroy qui est le plus souvent désigné comme « gravetier » (celui qui enlève les gravats d'un chantier). Trois acquéreurs se partageront ce terrain : Rouvière 121m2, Berty 42m2 et Leroy 1431 m2. Sur ce dernier lotissement existe un puits, quelques constructions légères qu'il loue et un cabinet d'aisance qui lui appartiendront désormais. Leroy vend les constructions qu'il a lui-même édifiées « sans avoir conféré de privilège de construction ou d'entrepreneur ». Il établit dans sa profondeur un passage de 4m de largeur qui appartiendra pour moitié à l'acquéreur au devant de la façade de l'immeuble vendu. Chaque acquéreur a le droit de puiser l'eau au puits se trouvant dans la Cité. Les co-propriétaires ont à charge de supporter les frais d'entretien du puits. Ceux-ci doivent payer pour accéder à la fosse d'aisances qui se trouve sur la propriété de Leroy une somme annuelle pour tous frais de vidange et d'entretien de la dite fosse. Ils paient également pour prendre de l'eau à la fontaine qui se trouve dans la cour de Leroy. Celui-ci par « disposition n°4 » exerce un monopole sur la distribution de l'eau dans la Cité et oblige tous les acquéreurs à utiliser sa fosse d'aisances laquelle se révélera très vite insuffisante.

Déjà au XIXème siècle nos ancêtres ont dû se défendre. Dès 1884, une pétition des habitants est déposée auprès de la Ville de Paris exhortant cette dernière à contraindre Leroy, représentant des riverains de la Cité du même nom, à demander le rattachement au tout à l'égout. Les propriétaires qui bordent la Cité ne supportent plus les odeurs nauséabondes qui se dégagent et l'insalubrité qui règne aux alentours.

Aujourd'hui, l'ensemble de l'îlot avec ses lotissements Cité Leroy, Villa et Cité de l'Ermitage, outre le charme de ce tissu urbain, constitue une typologie intéressante dans la mesure où il est caractéristique d'un mode de fabrication de la ville, qui était courant dans l'arrondissement à la fin du XIXème siècle. Il est temps de préserver son caractère particulier et de mettre en place des règles qui entérineront sa configuration actuelle.

Informations historiques puisées dans :
  • « Tracés archéologiques et lotissements » janvier 2000
  • « Atelier Parisien d'Urbanisme »

Principaux résultats en 10 années d'existence

Nous pouvons estimer qu'au cours de ces 10 années, toutes les énergies dépensées, tout ce temps donné n'ont pas été vains.

  • Nous avons fait échouer le projet de démolition d'une grande partie des habitations en 1992.
  • Remis en cause un nouveau projet de constructions en 2000. Les parcelles d'espaces verts sont sauvées ainsi que les maisons qui, compte tenu de l'état du sous-sol, n'auraient pu résister aux creusements de nouvelles fondations en vue de constructions même légères. La carte de synthèse du Plan Local d'Urbanisme mentionne notre classement en EVIP (Espaces Verts Intérieurs Protégés) et en îlot à préserver.
  • le droit de Préemption Urbain Renforcé qui menaçait notre avenir a été levé en février 2002.
  • Il faut souligner l'effort des co-propriétaires qui, optimistes dans l'issue des conflits, ont pris le risque d'investir dans l'amélioration de leur habitat, valorisant du même coup les qualités du site et l'intérêt de le sauvegarder intact.
  • Un jardin budgété en 2002 va être créé ainsi qu'un aménagement harmonieux du lotissement Cité Leroy. Ne manque que le calendrier des réalisations.
  • Le panneau publicitaire à l'entrée sera en même temps retiré.
  • La réhabilitation que nous réclamons depuis 10 ans de l'immeuble à l'entrée de notre impasse, a été décidée et les travaux devraient bientôt commencer.

Voilà pour l'essentiel concernant notre site, car au cours du temps nous avons vu pousser de nouvelles associations. Avec certaines nous avons créé des solidarités, défendu des propositions communes, participé dernièrement à l'élaboration du PLU pour Belleville et constaté l'excellent travail des Conseils de Quartier.

L'Association Cité Leroy à fêter ses dix ans !

  • Elle est déclarée le 28 juin 1993.
  • Objet : protéger le paysage urbain du quartier Pyrénées-Ménilmontant, préserver les habitations et le caractère typique de la Cité Leroy, conserver et valoriser les qualités du site.
  • Animé depuis sa création par son Président Michel HERVO, l'association a toujours été active. Il est vrai qu'au cours de ces années, l'avenir de ce lotissement était incertain et nécessitait de la part des habitants vigilance et combativité. Ouverte sur le quartier, l'arrondissement et au-delà, l'Association a aussi bénéficié d'une large solidarité dans les moments particulièrement difficiles.

Dominique Hérvo.

au sommaire

Valid XHTML 1.0! Valid CSS!